(14 02 2008) : ci-dessous ce que j’ai écrit à la rédaction de France-Inter :

J’écoute(sur France Iter), attentivement, les infos du « petit matin » depuis toujours. Hier, elles m’ont bien manquées, MAIS : en soutien à la grève du service public de radio et télévision, je me suis abstenue de zapper ou sur d’autres radios ou sur d’autres chaînes.
TOUTEFOIS : quand les cheminots, les enseignants, les aiguilleurs font grève, même dans les infos service public, j’ai le déplaisir d’entendre parler -très abusivement- de prise d’otage des usagers. Quand le personnel de Radio-France et de France-Télévision fait grève -à juste titre, je suis heureuse d’entendre des explications intéressantes sur les enjeux de cette action.
Est-ce à dire que : les journalistes du service public manquent d’informations et d’analyses quand ils ont à traiter des conflits concernant les autres services publics, pour qu’ils répètent-excusez-moi, bêtement- le discours du MEDEF ou du Gouvernement, ou est-ce à dire que les journalistes « hiérarchisent » la qualification des services publics et estiment que le seul qui mérite d’être défendu par une information correctement conduite est celui des « médias publics » ?
J’ai d’ailleurs été très étonnée de ne pas entendre parler de « prise d’otages » lors de la grève des taxis !Je me suis dit : tiens, ils ont enfin cherché et compris la définition du mot OTAGE, mais non, le mouvement des aiguilleurs a mis fin à mon espoir !
Pourriez-vous consacrer une émission à une explication sans tabou sur le comment se construit la présentation d’un « journal ». Qui choisit et comment sont choisies les infos à diffuser et comment sont-elles analysées avant d’être vulgarisées … Bref, en quoi un service public d’information peut-il et DOIT-il se distinguer d’un service privé ?
Si vous voulez que nous, les usagers, nous vous défendions bec et ongle, prouvez-nous votre différence au-delà de nos engagements, de nos convictions de plus en plus ébranlées (grâce aux formatages auxquels vous contribuez) à vouloir non seulement conserver mais aussi développer, promouvoir des services publics de qualité !
Un dernier exemple (entendu ce matin sur vos ondes): « la France est le premier grand pays européen à ratifier le traité de Lisbonne. Ce traité ne prévoit-il pas l’obligation de concurrence entre service public et privé ?
Si j’avais eu à présenter cette info, j’aurais commencé ainsi : « La France est le premier grand pays européen à bafouer le suffrage universel par la ratification du traité de Lisbonne. C’est la première fois qu’une telle atteinte à la démocratie des urnes se produit avec une telle intensité dans la 5ème République ! Aucun parti politique représentatif, n’a entendu ce que les français ont exprimé après une campagne exemplaire d’informations et de débats de qualité ! Cette ratification pose de façon aiguë la question de la démocratie en France. Sommes-nous encore dans un état de droit ? »
« Serviteusement publiquement » votre
Josette